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Estudiantes mapuche: Hermanados en la lucha. Artículo de José Ancalao de la FEMAE en Le Monde Diplomatique (en español y en francés)

Es evidente que muchos representantes políticos no tienen claro por qué luchar. Parecen desdeñar los sueños de cambiar la realidad y cualquier asomo de utopía política que valga la pena. Mientras tanto permiten el avance de gigantescos movimientos corporativos, que se afianzan en estructuras de poder por sobre el Estado mismo.

Suelen creer que con entregar millones de pesos para programas de educación o con simples llamados al diálogo se soluciona el problema. Todo se reduce a dinero. Y en esto hay que ser enfáticos: el pueblo Mapuche y los estudiantes de Chile no estamos en venta. Aquí lo primero es un gesto de reparación moral que está pendiente. Los mapuche estamos dañados en nuestra dignidad y lo primero es que el Estado reconozca este hecho patente.

Luego, la solución va mas allá de crear condiciones para el diálogo. Debe impulsarse una propuesta clara sobre la participación y desarrollo: por una parte se debe avanzar hacia el reconocimiento constitucional y participación política digna y una educación acorde a las características históricas y culturales del pueblo mapuche. Por la otra, el Estado debe solucionar la génesis del problema con cirugía mayor no con aspirinas como lo está haciendo, porque los gritos de los estudiantes que se levantan no se apaciguarán con dádivas, porque son gritos que piden un espacio que nos corresponde por derecho.

Sé de dónde vengo y tengo claro por qué luchar, somos fieles a nuestro origen, eso nadie lo puede quitar. Somos un pueblo que no se ha dejado jamás dominar y hemos aprendido a adaptarnos a este nuevo contexto para hacer valer nuestros derechos ancestrales.

¿Qué significa ser “chileno”? Esta sociedad está llamada a la cohesión de culturas diversas que habitan un mismo espacio. Nuestro desafío consiste en que seamos capaces de instaurar una nueva forma de liderazgo, que sea eficiente para levantar una sociedad solidaria, que entregue igualdad de oportunidades a todos. Debemos lograr nuestra incorporación a una educación con pertinencia étnica, al campo laboral, a los procesos productivos y a toda actividad económica social que tienda al pleno desarrollo como personas. Debemos salir de la mera crítica permanente y buscar un desarrollo basado en la paz como situación deseada y valor predominante, en torno al cual será posible edificar el consenso del país.

La gran herencia que nos ha dejado el pasado es la violencia, la intolerancia y la impunidad, pero nosotros no podemos volver atrás, debemos avanzar: la inteligencia y el dialogo deberán tener su sitio preferente. Deben escuchar los que se hacen los sordos y nosotros estamos haciéndonos escuchar con la fuerza de la verdad.

Nuestras armas son la justicia y la no-violencia. No buscamos satisfacer nuestra sed de justicia cayendo en el odio, desviando nuestra protesta justa con violencia física como lo hace el Estado en este momento. Ya es alarmante constatar al extremo de violencia al que han llegado. Nuestra fe está en la común unidad de los pueblos, hoy demostramos que marchando juntos podemos. En esta lucha no desconfiamos del no mapuche; muchos de ellos están sinceramente comprometidos con nosotros y los vínculos de solidaridad entre el mapuche y los sectores sociales más postergados son ejemplares y evidentes: nos hermanamos en la lucha por una vida digna.

No podemos caminar solos, hicimos la promesa de trabajar juntos, privilegiando el interés común sobre nuestras legítimas diferencias políticas. No pararemos hasta lograr los objetivos que son el legado de nuestros antepasados: y sabemos que un mañana mejor depende de lo que hagamos ahora, en el presente. Inevitablemente nosotros administraremos el mañana.

José Ancalao es vocero de la Federación Mapuche de Estudiantes (Femae) www.femae.bligoo.com

Publicado en la edición chilena de Le Monde Diplomatique Octubre 2011


Frères en lutte

par José Ancalao Gavilan

Il est évident que beaucoup de représentants politiques ne savent pas clairement pourquoi lutter. Ils paraissent dédaigner les rêves de changement de la réalité et tout projet d’utopie politique qui vaille la peine. Cependant ils permettent l’avancée de gigantesques mouvements corporatistes qui s’implantent dans des structures de pouvoir dépassant l’Etat lui-même.

Ces représentants politiques s’imaginent qu’en injectant des millions de pesos dans des programmes d’éducation ou avec de simples appels au dialogue le problème sera résolu. Tout se réduit à l’argent. Et à ce sujet il faut être catégorique : le peuple Mapuche et les étudiants du Chili, nous ne sommes pas à vendre. Ici ce qui prime c’est un geste de réparation morale qui reste en attente. Nous, les Mapuche, sommes touchés dans notre dignité et en premier lieu l’Etat doit reconnaître ce fait évident.

Ensuite, la solution se trouve bien au-delà de la création des conditions pour un dialogue. On doit mettre en avant une proposition claire sur la participation et le développement : d’une part, on doit avancer jusqu’à la reconnaissance constitutionnelle avec une participation politique digne et une éducation en accord avec les caractéristiques historiques et culturelles du peuple mapuche. D’autre part, l’Etat doit résoudre l’origine du problème avec une précision chirurgicale et non des cachets d’aspirine comme il le fait actuellement, car les cris des étudiants qui se lèvent ne cesseront pas avec de petits cadeaux, parce que ce sont des cris qui revendiquent un espace qui nous revient de droit.

Je sais d’où je viens et je sais clairement pourquoi je lutte, nous sommes fiers de notre origine et cela personne ne peut nous l’enlever. Nous sommes un peuple qui ne s’est jamais laissé dominer et nous avons appris à nous adapter à ce nouveau contexte pour faire valoir nos droits ancestraux.

Que signifie être « chilien » ? Cette société est appelée à la cohésion de cultures diverses qui habitent un même espace. Notre défi consiste à être capables d’instaurer une nouvelle forme de direction efficace pour mettre en place une société solidaire qui offre l’égalité de chance pour tous. Nous devons parvenir à nous incorporer à une éducation pertinente sur le plan ethnique, professionnel, dans les processus de production et dans toute l’activité économique et sociale qui tende au plein développement de la personne. Nous devons sortir de la simple critique permanente et tendre à un développement basé sur la paix comme situation idéale et valeur prédominante. Dans ces conditions il sera possible d’obtenir le consensus du pays.

Le grand héritage que nous a laissé le passé sont la violence, l’intolérance et l’impunité mais nous ne pouvons pas retourner en arrière, nous devons avancer : l’intelligence et le dialogue devront avoir une place prioritaire. Ceux qui font les sourds doivent écouter et nous sommes en train de nous faire écouter avec la force de la vérité.

Nos armes sont la justice et la non-violence. Nous ne cherchons pas à satisfaire notre soif de justice en tombant dans la haine, en déviant nos justes revendications par la violence physique comme le fait l’Etat en ce moment. Il est déjà alarmant de constater l’extrême degré de violence auquel l’Etat est parvenu.

Notre foi est fondée dans l’unité des peuples, aujourd’hui nous démontrons que nous pouvons marcher ensemble.

Dans cette lutte nous ne nous méfions pas de ceux qui ne sont pas Mapuche, beaucoup d’entre eux sont sincèrement engagés avec nous et les liens de solidarité entre les Mapuche et les secteurs sociaux les plus vulnérables sont exemplaires et évidents : nous fraternisons dans la lutte pour une vie digne.

Nous ne pouvons cheminer seuls. Nous avons promis de travailler ensemble en privilégiant l’intérêt commun sur nos légitimes différences politiques. Nous n’arrêterons pas jusqu’à l’aboutissement des objectifs qui sont l’héritage de nos ancêtres et nous savons qu’un lendemain meilleur dépendra de ce que nous faisons maintenant, dans le présent. Nous administrerons inévitablement ce lendemain.

Traducción al francés de Lise de la Asociación Terre et Liberté pour Arauco.

(*) La Femae fait partie de la Confech (Confédération des Etudiants Chiliens).

http://femae.bligoo.com/

José Ancalao Gavilan, est le porte-parole régional de la Fédération Mapuche des Etudiants (Femae). La Femae est une organisation et un réseau autonome composé d’étudiants universitaires et de lycéens chiliens. Elle a un caractère territorial et s’ est fixé pour objectif principal de contrecarrer le fort déracinement culturel et politique dont souffrent les étudiants indigènes dans l’éducation traditionnelle qu’offre l’Etat chilien.

http://www.lemondediplomatique.cl

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