(Publicado en septiembre de 2013) Hace cuatro décadas los altos mandos de las Fuerzas Armadas cometieron graves delitos de sublevación y rebelión al derrocar a un gobierno legalmente constituido y suspender la Constitución. Paralelamente instauraron un régimen dictatorial con una feroz represión. Ni los ejecutores del golpe ni los civiles con los que se conjuraron han sido juzgados (1), hasta ahora reina la impunidad.
El régimen civil-militar, que duró 17 años, liquidó el proyecto de socialismo democrático e instauró una dictadura, que fue un laboratorio en la aplicación de políticas neoliberales en el mundo, reduciendo el rol del Estado, privatizando lo más posible, haciendo hasta de la educación y la salud simples mercancías. Una de las consecuencias fue ampliar las desigualdades, siempre a favor de los más poderosos. Quienes sucedieron a la dictadura siguieron administrando el modelo económico e incluso ampliaron las privatizaciones (apertura de la explotación del cobre a las transnacionales, el agua...). Por su parte, los que dieron el golpe de Estado y eliminaron la Constitución, hoy tienen la desfachatez de plantear que la Constitución de la dictadura solo debe modificarse según las normas que allí se establecen. Más sorprendente aún es que opositores a la dictadura tengan la misma posición y -junto a la derecha- se nieguen a llamar a una Asamblea Constituyente para elaborar y aprobar democráticamente, con un plebiscito, una nueva Constitución.
Llama la atención que en nuestro país los años de la Unidad Popular no sean muy conocidos ni reivindicados, más bien han sido denigrados, mientras que Salvador Allende -con razón- ha ganado en prestigio y es mucho más valorado, sin embargo la gran obra de Allende es, precisamente, la Unidad Popular. Las fuerzas políticas que fueron partícipes de ese proyecto no lo han reivindicado, en parte -seguramente- porque hoy ya no tienen esas posiciones revolucionarias de transformación de la sociedad, puesto que ni siquiera plantean, por poner un solo ejemplo, la nacionalización del cobre.
Con el paso del tiempo, resalta aún más la figura de Allende y su clarividencia. Basta recordar su discurso sobre el comienzo de la globalización neoliberal, en la ONU, el 4 de diciembre de 1972, criticando “el poder y el accionar nefasto de las transnacionales, cuyos presupuestos superan al de muchos países... Los Estados aparecen interferidos en sus decisiones fundamentales -políticas, económicas y militares- por organizaciones globales que no dependen de ningún Estado y que no responden ni están fiscalizadas por ningún parlamento, por ninguna institución representativa del interés colectivo.” Quisiéramos destacar el compromiso y la fidelidad de Allende, hasta su muerte, con las causas sociales y políticas de los más pobres y al mismo tiempo su realismo político, su capacidad de agitar, de educar y sobre todo de unir fuerzas en torno a un programa popular, dirigiendo ese gigantesco movimiento que llevó al pueblo al gobierno en 1970. Hay que recuperar la memoria de un presidente que hizo de la ética su más alto valor, que murió en el bombardeado palacio de La Moneda, recalcando su combate por un socialismo democrático y revolucionario. Allende no es un simple mártir, no se debe olvidar que bajo el gobierno de la Unidad Popular Chile recuperó el cobre, profundizó la reforma agraria, defendió la enseñanza pública y gratuita, creó el área social de la economía, promovió la participación popular en las decisiones. Con Allende los chilenos recuperaron la dignidad. Desde luego que la Unidad Popular cometió errores y Allende actuó a veces con cierta ingenuidad (2), pero los errores no justifican, en ningún caso, el golpe de Estado, que fue un crimen contra el pueblo y la democracia. Como ha quedado demostrado, la Unidad Popular y Allende fueron víctimas de las transnacionales, del imperio estadounidense, de los grandes empresarios chilenos y de la traición de los militares golpistas. Jamás se debe confundir a las víctimas con los verdugos, nunca el error de una víctima justifica el crimen contra ella. El ejemplo de Salvador Allende hoy vive en los combates de los estudiantes y de los pueblos, tanto en Chile como en América Latina. Su ejemplo nos ayudará a conquistar ese otro mundo tan necesario y posible con el que tantos soñamos.
1) Ver Eduardo Contreras, A 40 años, Juicio a los golpistas civiles, Edición chilena de Le Monde Diplomatique, abril 2013 y también Jorge Magasich, El golpe cívico-militar y el terrorismo, en LMD Chile de septiembre 2013.
2) Ver documental “El último combate de Salvador Allende”. Cuando temprano el 11 de septiembre de 1973 no logra ubicar a Pinochet, Allende le dice a Carlos Jorquera, "Pobre Pinochet, debe estar preso"
EN FRANCÉS:
Chili, Salvador Allende son combat pour l’Unité Populaire !
Coup d’Etat de 1973 : Un crime sans coupables ?
Par Víctor de la Fuente (*)
Traduction de Libres Amériques
http://libresameriques.blogspot.fr
Au-delà́ des 40 ans écoulés, il s’est produit une concentration économique sous l’hégémonie du monde financier. Les groupes économiques liés à quelques familles contrôlent verticalement les secteurs les plus dynamiques de l’économie (les finances, les minières, l’agro-exportation, les forestières, etc.) et son pouvoir est tel qu’il s’impose sur les pouvoirs démocratiques. Juste 20 ans après de gouvernements civils sort un débat plus à fond sur la nécessité d’une réforme fiscale écorchant les fabuleux besoins de ces « super millionnaires ».
La dictature du marché est présente dans toutes les sphères de la vie quotidienne des personnes, dans l’éducation, la santé, les retraites, le transport, les éléments de base de la consommation et beaucoup d’autres domaines, comme il a été mis avec des abus en évidence, les emplois précaires ou la carence des droits, pour qui a la nécessité d’accéder à ces biens.
Le processus de démontage de l’état d’exception et la dictature du marché requièrent une meilleure démocratie, à celles et ceux-là tentant de transformer les institutions, ceux se manifestant intrinsèquement dans les organisations en se mobilisant pour leurs droits, s’exprimant électoralement, mais surtout dans les mobilisations sous contrôle citoyen dans le pays comme cela s’est déroulé à Punta Arenas, à Aysén, à Calama, à Freirina ou à Copiapó.
C’est un processus lent dans lequel les acteurs regardent bien plus loin que ces 40 ans en arrière, pour trouver des enseignements et des apprentissages, parce qu’ils savent que les transformations démocratiques ont été et sont possibles.
Il y a quatre décennies, le haut commandement des Forces Armées a commis des graves délits, de soulèvement et de rébellion en destituant un gouvernement légal – délibérément constitué et mettant un terme à la Constitution. Parallèlement, ils instaurèrent un régime dictatorial avec une répression féroce.
Ni les exécuteurs du coup d’Etat, ni les civils qui se sont conjurés ont été jugés (1), jusqu’à présent a rêgné l’impunité (lire le communiqué d’Amnesty International).
Le régime civique et militaire, qui dura 17 ans, liquida le projet d’un socialisme démocratique et instaura une dictature, qui fut un laboratoire d’application des politiques néolibérales dans le monde, réduisant le rôle des Etats-Unis, privatisant le plus possible, et faisant de l’éducation et de la santé un négoce.
Une des conséquences a été d’amplifier les inégalités, et toujours en faveur des plus puissants. Ceux qui succédèrent à la dictature ont continué à gérer administrativement le modèle économique et même ils ont élargi les privatisations (ouverture de l’exploitation du cuivre aux transnationales, l’eau…).
Pour leur part, ceux qui firent le coup d’Etat et éliminèrent la Constitution, aujourd’hui ont le toupet d’envisager que la Constitution de la dictature, doit seulement être modifiée selon les termes, qu’ils mirent en œuvre.
Le plus surprenant encore est que les opposants à la dictature ont la même position et - avec la droite - ils se refusent à appeler à une Assemblée Constituante pour élaborer et approuver démocratiquement, par un vote populaire, une nouvelle Constitution.
CONSTITUTION
J’appelle l’attention, qu’au sein de notre pays, les années de l’Unité Populaire ne sont pas très connues, ni revendiquées, bien plus elles ont été dénigrées, alors que Salvador Allende – avec raison – a gagné – dû au prestige et c’est beaucoup plus valorisant, cependant la grande oeuvre de Salvador Allende est, précisément, l’Unité Populaire.
Les forces politiques qui ont été parties prenantes de ce projet ne l’ont pas revendiqué, en partie – assurément – déjà parce qu’elles n’ont pas ces positions révolutionnaires de transformation de la société, puisqu’elles n’ont aucune perspective, pour prendre un seul exemple, la nationalisation du cuivre.
Au fil du temps, ressort encore plus la figure d’Allende et sa clairvoyance. Assez pour se souvenir de son discours sur le commencement de la globalisation néo-libérale, à l’ONU, le 4 décembre 1972, en critiquant « le pouvoir et les agissements néfastes des transnationales, dont les budgets dépassent beaucoup de pays... Les Etats semblent être interférer dans leurs décisions fondamentales – politiques, économiques et militaires – par des organisations globales, ne dépendant, ni n’étant fiscalisées par aucun Parlement, par aucune institution représentative des intérêts collectifs » ».
Nous souhaitons mettre en relief l’engagement et la fidélité d’Allende, jusqu’à sa mort, pour les causes sociales et politiques des plus pauvres et en même temps son réalisme politique, sa capacité d’éveiller, d’éduquer et surtout d’unir les forces autour d’un programme populaire, en dirigeant ce gigantesque mouvement qui amena le peuple au gouvernement en 1970.
Il y a à récupérer la mémoire d’un président qui fit de l’étique sa plus haute valeur, qui mourut dans le bombardement du palais de La Moneda, en soulignant son combat pour un socialisme démocratique et révolutionnaire.
Allende n’est pas un simple martyre, il ne doit pas être oublié, que sous le gouvernement de l’unité Populaire du Chili, il nationalisa le cuivre, il a approfondi la réforme agraire, il défendit l’enseignement public et gratuit, il créa dans l’espace social de l’économie, et il promut la participation populaire aux décisions.
Avec Allende, les Chiliens retrouvèrent la dignité
Dès le début l’Unité Populaire commis des erreurs et Allende a réagi à chaque fois avec une certaine ingénuité (2), mais les erreurs ne justifient pas, en aucun cas, un coup d’Etat, qui fut un crime contre le peuple et la démocratie. Comme ont pu nous le démonter l’Unité Populaire et Allende, ils furent victimes des transnationales, de l’empire étasunien, des grands entrepreneurs. Jamais il ne faut confondre les victimes avec les bourreaux, jamais l’erreur d’une victime ne justifie un crime contre elle.
L’exemple de Salvador Allende vit aujourd’hui dans les combats des étudiants et des peuples, aussi bien au Chili qu’en Amérique Latine. Son exemple nous aidera à conquérir cet autre monde si nécessaire et possible avec lui, que nous rêvons tant !
Notes :
(*) Directeur de l’édition chilienne du Le Monde Diplomatique.
1. Lire, Eduardo Contreras, A 40 ans, « Jugement des civils du coup d’Etat », Edition chilienne du Monde Diplomatique, avril 2013 et aussi Jorge Magasich, Le coup d’Etat cívico-militaire et le terrorisme, dans l exemplaire du mois de septembre 2013.
2. Regarder le documentaire « El último combate de Salvador Allende » (Le dernier combat de Salvador Allende). Quand très tôt dans la matinéee du 11 septembre 1973 ne trouvant pas à joindre Pinochet, Allende dit à Carlos Jorquera, « Pauvre Pinochet, il doit être prisonnier ».
EN PORTUGUÉS:
Golpe de Estado de 1973: Um crime sem culpados?
Por Víctor Hugo de la Fuente.
Traducción al portugués edición portuegesa de Le Monde Diplomatique, publicado por http://pt.mondediplo.com/spip.php?a...
y por http://www.esquerda.net
Há quatro décadas os altos comandos das Forças Armadas cometeram graves delitos de sublevação e rebelião ao derrubar um governo legalmente constituído e suspender a Constituição. Paralelamente instauraram um regime ditatorial com uma feroz repressão. Nem os executores do golpe nem os civis com que conjuraram foram julgados, até agora reina a impunidade.
O regime cívico-militar, que durou 17 anos, liquidou o projeto de socialismo democrático e instaurou uma ditadura, que foi um laboratório na aplicação de políticas neoliberais no mundo, reduzindo o papel do Estado, privatizando o mais possível, fazendo até da educação e da saúde simples mercadorias. Uma das consequências foi ampliar as desigualdades, sempre a favor dos mais poderosos.
Os que sucederam à ditadura continuaram a administrar o modelo económico e inclusive ampliaram as privatizações (abertura da exploração do cobre às multinacionais, da água...).
Por sua vez, os que deram o golpe de Estado e eliminaram a Constituição, hoje têm a desfaçatez de propor que a Constituição da ditadura só deve modificar segundo as normas que ali se estabelecem. Mais surpreendente ainda é que opositores à ditadura tenham a mesma posição e – juntamente com a direita- se neguem a apelar a uma Assembleia Constituinte para elaborar e aprovar democraticamente, com um plebiscito, uma nova Constituição.
Chama a atenção que no nosso país nos anos da Unidade Popular não sejam muito conhecidos nem reivindicados, mas têm sido denegridos, enquanto Salvador Allende - com razão - tem ganhado em prestígio e é bem mais valorizado, no entanto a grande obra de Allende é, precisamente, a Unidade Popular. As forças políticas que foram participantes desse projeto não o reivindicaram, em parte – seguramente - porque hoje já não têm essas posições revolucionárias de transformação da sociedade, já que nem sequer propõem, para dar apenas um exemplo, a nacionalização do cobre.
Com o passar do tempo, ressalta ainda mais a figura de Allende e a sua clarividência. Basta recordar o seu discurso sobre o começo da globalização neoliberal, na ONU, a 4 de dezembro de 1972, criticando “o poder e o acionar nefasto das multinacionais, cujos orçamentos superam o de muitos países... Os Estados aparecem interferidos nas suas decisões fundamentais - políticas, económicas e militares - por organizações globais que não dependem de nenhum Estado e que não respondem nem estão fiscalizadas por nenhum parlamento, por nenhuma instituição representativa do interesse coletivo”.
Queremos destacar o compromisso e a fidelidade de Allende, até à sua morte, com as causas sociais e políticas dos mais pobres e ao mesmo tempo o seu realismo político, a sua capacidade de agitar, de educar e sobretudo de unir forças em torno de um programa popular, dirigindo esse gigantesco movimento que levou o povo ao governo em 1970.
Há que recuperar a memória de um presidente que fez da ética o seu mais alto valor, que morreu no bombardeado palácio da Moeda, recalcando o seu combate por um socialismo democrático e revolucionário. Allende não é um simples mártir, não se deve esquecer que sob o governo da Unidade Popular o Chile recuperou o cobre, aprofundou a reforma agrária, defendeu o ensino público e gratuito, criou a área social da economia, promoveu a participação popular nas decisões. Com Allende os chilenos recuperaram a dignidade.
Claro, a Unidade Popular cometeu erros e Allende atuou às vezes com certa ingenuidade1, mas os erros não justificam, em nenhum caso, o golpe de Estado, que foi um crime contra o povo e a democracia. Como ficou demonstrado, a Unidade Popular e Além foram vítimas das transnacionais, do império norte-americano, dos grandes empresários chilenos e da traição dos militares golpistas. Jamais se deve confundir as vítimas com os verdugos, nunca o erro de uma vítima justifica o crime contra ela.
O exemplo de Salvador Allende hoje vive nos combates dos estudantes e dos povos, tanto no Chile como na América Latina. O seu exemplo ajudar-nos-á a conquistar esse outro mundo tão necessário e possível com o qual tantos sonhamos.
Artigo de Víctor Hugo de la Fuente, publicado em lemondediplomatique.cl
1 Ver documentário “O último combate de Salvador Allende”. Quando de manhã cedo no dia 11 de setembro de 1973 não consegue localizar a Pinochet, Allende diz a Carlos Jorquera, “Pobre Pinochet, deve estar preso”.
Publicado en italiano por Il Manifesto 11 de septiembre de 1973
UNIDAD POPULAR Un’eredità troppo ingombrante per la vecchia sinistra
Víctor Hugo de la Fuente*
Quarant’anni fa, gli alti gradi delle Forze armate cilene si macchiarono di gravi reati di sollevazione e insurrezione rovesciando un governo legittimo e sospendendo la Costituzione. Parallelamente, con una feroce repressione, instaurarono un regime dittatoriale. Né gli esecutori del golpe né i civili che cospirarono con loro sono stati giudicati. Finora regna l’impunità.
Il regime civico-militare, che durò 17 anni, liquidò il progetto di socialismo democratico e instaurò una dittatura che fu un laboratorio, a livello mondiale, per l’applicazione di politiche neoliberiste: il ruolo dello stato fu ridimensionato, si privatizzò il più possibile e si ridussero a merci persino l’istruzione e la salute. Una delle conseguenze fu l’aumento delle disuguaglianze, sempre a beneficio dei più potenti. Coloro che succedettero alla dittatura, continuarono con lo stesso modello economico e anzi estesero le privatizzazioni (acqua, concessioni alle multinazionali per lo sfruttamento del rame...). I responsabili del golpe e della soppressione della Carta costituzionale hanno oggi la sfrontatezza di dire che la Costituzione della dittatura può essere modificata solamente secondo i criteri in essa stabiliti. E ancora più sorprendente è che alcuni oppositori della dittatura la pensino allo stesso modo e si rifiutino - insieme alla destra - di convocare un’Assemblea costituente per elaborare e approvare democraticamente, con un referendum, una nuova costituzione.
È curioso che nel nostro paese gli anni dell’Unidad popular (Up) non solo non siano molto conosciuti né rivendicati ma siano persino denigrati, mentre la figura di Salvador Allende - benché la sua grande opera sia proprio l’Up - abbia visto, giustamente, aumentare il suo prestigio e sia molto apprezzata. D’altra parte, le forze politiche che parteciparono al progetto dell’Up non lo hanno rivendicato. In parte, sicuramente, perché non sostengono più quelle posizioni rivoluzionarie di trasformazione della società, come dimostra il fatto che, per esempio, non prendano nemmeno in considerazione la nazionalizzazione del rame.
Con il passare del tempo, la figura di Allende e la sua lungimiranza risaltano sempre di più. Basti ricordare il suo discorso sull’avvio della globalizzazione neoliberista, pronunciato davanti all’Assemblea generale dell’Onu il 4 di dicembre del 1972. In quel discorso criticava «il potere e la condotta nefasta delle multinazionali, i cui bilanci superano quelli di molti paesi... Gli stati subiscono interferenze nelle loro decisioni fondamentali - politiche, economiche e militari - da parte di organizzazioni globali che non dipendono da nessuno stato e che non rispondono né sono controllate da alcun parlamento o istituzione rappresentativa dell’interesse collettivo».
È opportuno evidenziare l’impegno e la fedeltà che Allende, fino all’ultimo, ha dimostrato nei confronti delle cause sociali e politiche dei più poveri e, allo stesso tempo, il suo realismo politico, la sua capacità di scuotere gli animi, di educare e, soprattutto, di coalizzare forze intorno a un programma popolare, dirigendo quel gigantesco movimento che portò il popolo al governo nel 1970. Bisogna recuperare la memoria di un presidente che fece dell’etica il suo valore più alto, che morì nel bombardato palazzo della Moneda reiterando la sua lotta per un socialismo democratico e rivoluzionario. Allende non è solo un martire.
Sotto il governo dell’Up, il Cile si rappropriò del rame, estese la riforma agraria, difese l’istruzione pubblica e gratuita, creò l’area sociale dell’economia, promosse la partecipazione popolare. Con Allende i cileni recuperarono la dignità. Ovviamente l’Up commise errori e Allende agì a volte con una certa ingenuità; ma gli errori non giustificano il colpo di stato, un crimine contro il popolo e contro la democrazia. Com’è dimostrato, l’Up e Allende furono vittime delle multinazionali, dell’impero statunitense, dei grandi industriali cileni e del tradimento dei militari golpisti. Non bisogna mai confondere le vittime con i carnefici; l’errore di una vittima non giustifica mai il crimine perpetrato contro di essa.
L’esempio di Salvador Allende vive oggi nelle lotte degli studenti e dei popoli, in Cile come nel resto dell’America latina. Il suo esempio ci aiuterà a conquistare quel mondo diverso così necessario e possibile che tanto sogniamo.
*Direttore dell’edizione cilena di Le Monde Diplomatique.
(Traduzione di Giuseppe Grosso)
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Publicado por la edición húngara de Le Monde Diplomatique
1973: államcsíny - Bűntett, bűnösök nélkül?
Írta: Víctor Hugo de la Fuente
Négy évtizeddel ezelőtt a fegyveres erők főparancsnokai súlyos bűncselekményt követtek el, amikor fellázadtak és megdöntötték a törvényesen megalakult kormányt és felfüggesztették az alkotmány érvényességét. Ezzel párhuzamosan diktatórikus rendszert vezettek be, és kegyetlen megtorlással éltek. Sem az államcsíny végrehajtóit, sem a velük szövetkező civileket nem ítélték el [1], a mai napig büntetlenséget élveznek.
chA 17 évig uralkodó katonai-polgári rendszer likvidálta a demokratikus szocializmus létrehozásának tervét, és olyan diktatórikus rendszert vezetett be, amely a világ neoliberális politikái alkalmazásának kísérleti terepévé vált. Az állam szerepét minimálisra csökkentette, a lehető legtöbb jószágot privatizálta, az oktatást és az egészségügyet is a piaci áruk szintjére szállította le. Ennek következtében, a tehetősebbek javát szolgálva, mindenre kiterjedően növelte az egyenlőtlenségeket.
Akik véghez vitték az államcsínyt és eltörölték az alkotmányt, ma arcátlanul állítják, hogy a diktatúra alkotmányát az abban foglalt szabályok szerint kell módosítani. Még ennél is meglepőbb, hogy a diktatúra ellenzői ugyanezen az állásponton vannak, és – a jobboldallal karöltve – nem értenek egyet azzal, hogy alkotmányozó nemzetgyűlés összehívásával demokratikusan, népszavazás útján, új alkotmányt dolgozzanak ki és szavazhassanak meg.
Szembeötlő, hogy ebben az országban az Unidad Popular éveit se nem ismerik, se nem kívánják vissza, inkább semmibe veszik, míg Salvador Allende – egyébként jogosan – nagy tekintélynek örvend és tevékenységét nagyra tartják, jóllehet, az ő fő műve a Népi Egység. A létrehozásában részt vett politikai erők nem követelik vissza, bizonyára azért is, mert ma már nem akarják a társadalom forradalmi átalakítását, így például a rézbányászat államosítása fel sem vetődik.
Ahogy telik az idő, egyre hangsúlyosabb Allende alakja és tisztánlátása. Elég, ha az ENSZ-ben 1972. december 4-én tartott beszédére gondolunk. Ebben a neoliberális globalizáció kezdeteit bírálva a következőket mondta: „a transznacionális vállalatok költségvetése és hatalma vetekszik egyes országokéval… Úgy tűnik, hogy az államokat alapvető politikai, gazdasági, katonai döntéseikben olyan globális szervezetek befolyásolják, amelyek nem kötődnek egy államhoz sem és amelyek pénzügyeit egyetlen parlament, egyetlen közösségi érdeket képviselő intézmény sem ellenőriz.”
Szeretnénk kiemelni Allendének haláláig tartó, a legszegényebbekkel kapcsolatos társadalmi és politikai elkötelezettségét és hűségét, politikai realizmusát, tanító, meggyőző erejét. S főleg azt a képességét, amellyel az erőket egy népi program mentén egyesíteni tudta, képes volt élére állni annak a hatalmas mozgalomnak, amelynek révén a nép 1970-ben kormányra jutott.
Vissza kell állítani annak az elnöknek az emlékét, akinek a legfőbb érték az etika volt, s aki a Moneda-palota bombázása során vesztette életét. Ki kell emelnünk, hogy a szocialista és forradalmi demokráciáért küzdött. Allende nem szimpla mártír. Ne feledjük, hogy Chile a Népi Egység kormánya alatt szerezte vissza rézkincseit, mélyítette el az agrárreformot, védte meg az ingyenes közoktatást, teremtette meg a gazdaság szociális területeit, és döntéseiben fontos volt számára a nép részvétele. Allendével a chileiek visszanyerték a méltóságukat.
Az is igaz, hogy a Népi Egység többször hibázott és Allende néha naivan viselkedett [2], de a tévedések semmiképpen nem igazolják az államcsíny létjogosultságát, amely államcsíny a nép és a demokrácia elleni bűntett volt. Bebizonyosodott, a Népi Egység és Allende a transznacionális vállalatok, az Egyesült Államok uralmának, a chilei nagyvállalatoknak és a puccsista katonatisztek árulásának áldozata lett. Nem szabad az áldozatokat a hóhéraikkal összekeverni, az áldozatok tévedése soha nem igazolhatja az ellenük elkövetett bűntettek jogosságát.
Salvador Allende példája ma is él a diákok és az emberek küzdelmeiben, mind Chilében, mind Latin-Amerika más országaiban. Példája segítségünkre lesz abban, hogy megküzdjünk azért a számunkra oly fontos és elérhető világért, melyről álmodunk.
A szerző, Víctor Hugo de la Fuente, a chilei Le Monde Diplomatique igazgatója
Fordította: Győri Anna
[1] Eduardo Contreras: Negyven éve. Polgári puccsisták pere. Le Monde Diplomatique, 2013. április; Jorge Magasich: A katonai-polgári államcsíny és a terrorizmus, Le Monde Diplomatique, 2013. szeptember.
[2] Lásd: „Salvador Allende utolsó harca”, dokumentumfilmet http://www.youtube.com/watch?v=MI2jySDAkyU. Amikor 1973. szeptember 11-én kora reggel nem sikerül megtalálnia Pinochetet, Allende így szól Carlos Jorquerához: „Szegény Pinochet, biztos letartóztatták.”
Artículo de Víctor Hugo de la Fuente publicado en la edición brasileña de Le Monde Diplomatique, agosto 2013
CHILE, 40 ANOS APÓS O GOLPE Mobilizações cidadãs em ano eleitoral
Os estudantes voltaram às ruas em 2013: mais de 200 mil pessoas participaram da manifestação em 11 de abril em Santiago e em outras regiões, repetindo 2011. Nesses novos levantes, cresce a participação de trabalhadores e associações sociais
por Victor de la Fuente
Chile, Costa Rica e El Salvador foram os países da América Latina com menor número de protestos entre 2009 e 2010.1 Mas em 2011 essa situação mudou para os chilenos. As gigantescas mobilizações estudantis fizeram a sociedade despertar depois de décadas de letargia e resignação com a ideia de que não havia alternativa ao neoliberalismo. Durante os vinte anos do governo da Concertação, houve mobilizações populares e estudantis sob a presidência de Michelle Bachelet, como a de 2006, conhecida como a “Revolução dos Pinguins” (pela cor escura do uniforme e o branco das camisas dos estudantes de ensino público). Os protestos, contudo, eram menos multitudinários que os atuais, com demandas mais limitadas e setoriais. A organização social que se expressava com tanta força durante a ditadura, nos protestos contra o governo de Pinochet, foi desarmada, e muitos de seus dirigentes, cooptados para atividades ligadas a governos estaduais e municipais.
Durante duas décadas, a Concertação administrou o sistema neoliberal e levou a cabo o processo generalizado de privatização – em particular da água, iniciado por Pinochet, e do cobre, com a abertura de novas explorações mineiras por transnacionais e a redução do papel da estatal Codelco, que passou a ser responsável por apenas um terço das exportações do mineral. A Concertação realizou algumas reformas na Constituição de Pinochet, mas não a substituiu, mantendo sua essência antidemocrática. É preciso reconhecer que, no plano social, o partido diminuiu os índices de pobreza e extrema pobreza, mas, por outro lado, as desigualdades se acentuaram, levando o Chile à lista dos quinze países mais desiguais do planeta.2 A Concertação usou a imagem positiva de ter contribuído para o fim da ditadura para manter o que se chamou de “tranquilidade nacional”.
O mal-estar e as críticas da população foram se acumulando e o endividamento dos estudantes também. A injustiça do sistema se fez flagrante com a chegada de Sebastián Piñera à presidência, em março de 2010, com um governo abertamente de direita, que administra o país como uma empresa.
O despertar de 2011
Em maio de 2011 começaram a soprar os ventos da mudança. Milhares de pessoas saíram às ruas – em Santiago e em outras cidades – contra o projeto HidroAysén para a construção de cinco megarrepresas na Patagônia. Pouco antes, importantes movimentos regionais tinham se manifestado, como o de Magalhães contra a alta do gás e o de Calama para obter benefícios da produção de cobre naquela zona. Em seguida, no verão de 2012, as manifestações multitudinárias da Mesa Social de Aysén levaram a luta ao ápice, não somente pela resistência à repressão, mas também pela pauta – “seu problema é meu problema” –, que superava a reivindicação meramente setorial ou corporativista.
Outras mobilizações sociais regionais ocorriam paralelamente, como em Freirina e Caimanes, com destaque para a luta dos Mapuches em Araucanía, com greve de fome dos indígenas e recuperação de suas terras. Somaram-se aos combates outras reivindicações: os afetados pelo terremoto de fevereiro de 2010 cobravam auxílio, os sindicatos do cobre paralisaram as minas, marchas reivindicavam o direito à diversidade sexual e o fim da discriminação. Mas foram os estudantes secundaristas e universitários – com suas greves maciças, manifestações gigantescas e ocupações de escolas para exigir uma educação pública gratuita e de qualidade – que transformaram a situação, deram outra dimensão aos protestos sociais e acuaram o governo de direita.
O movimento estudantil se lançou contra as bases do sistema neoliberal ao reivindicar o papel do Estado e protestar contra a mercantilização da educação, exigindo o fim do sistema educacional herdado do regime militar, baseado no lucro. Para conquistar as mudanças de fundo, propuseram a realização de uma assembleia constituinte para elaborar uma nova Carta. Os estudantes pediam ainda a renacionalização do cobre como forma de financiar a educação gratuita, além de uma reforma tributária – para forçar os setores mais ricos a realmente pagar impostos – com o mesmo fim.
Em 2012, as mobilizações e marchas estudantis continuaram, embora menos multitudinárias. Os estudantes não podiam perder mais tantas aulas após um ano em que faltaram quase metade do período letivo, mas os movimentos sociais não se desmobilizaram e mantiveram suas lutas.
A retomada de 2013
No dia 9 de abril deste ano, os trabalhadores do cobre fizeram uma greve e, ao lado de reivindicações particulares da categoria, pediram a renacionalização do mineral. Dias antes, os trabalhadores portuários haviam paralisado os principais portos do Chile, assim como os funcionários do Teatro Municipal de Santiago e da Rádio ADN, na capital, também haviam parado. No dia 11 de abril, os estudantes voltaram às ruas: mais de 200 mil pessoas participaram da manifestação em Santiago e em outras regiões, repetindo 2011. Nesses novos levantes, cresceu a participação de trabalhadores e associações sociais, aumentando a lista de reivindicações.
No início de abril, representantes das assembleias territoriais e cidadãs, desde Antofagasta até Aysén, se reuniram em Freirina para coordenar a agenda de lutas. Participaram movimentos de diversos setores (colonos, ambientalistas, estudantes, trabalhadores) que buscam mudanças desde a base.3
A manifestação do Dia Internacional do Trabalhador, em 1º de maio, foi multitudinária. No sábado seguinte, 4 de maio, houve mais uma demonstração de luta cidadã, dessa vez pela saúde: a “marcha dos doentes” exigiu subsídio estatal para a aquisição de remédios.
A Central Unitária dos Trabalhadores (CUT) organizou uma greve em 11 de julho, Dia da Dignidade Nacional, em memória à nacionalização do cobre sob o governo de Salvador Allende. Esse protesto, ao qual se somaram os estudantes, reivindicou, entre outras pautas, uma nova Constituição para o país a partir de uma assembleia constituinte, além de três grandes reformas (tributária, previdenciária e trabalhista).
Lutas e 40 anos
Em setembro, completam-se quarenta anos do golpe que depôs Allende e colocou fim ao projeto da Unidade Popular de instaurar o socialismo pela via pacífica. A feroz ditadura civil-militar transformou o Chile no primeiro laboratório mundial de aplicação de um neoliberalismo radical – logo adotado também pela Grã-Bretanha de Margaret Thatcher e por muitos outros países.
No Chile, recordar os quarenta anos do golpe não significa apenas denunciar esse momento histórico, mas também lutar pelos recursos naturais privatizados, assim como pelos sistemas de pensão e saúde. Neste ano eleitoral (em 17 de novembro há eleições presidenciais e parlamentares), os movimentos sociais declararam que continuam mobilizados para impor aos candidatos as reivindicações das ruas.
Victor de la Fuente
Diretor da edição chilena de Le Monde Diplomatique. http://www.lemondediplomatique.cl/
1 De acordo com o relatório “O protesto social na América Latina”, publicado pelo Programa das Nações Unidas para o Desenvolvimento (Pnud) em 16 de abril de 2013.
2 Pnud, “Relatório regional sobre desenvolvimento humano para América Latina e Caribe”, 2010.
3 Ver declaração final.
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